Suite à sa nomination au poste de ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem est la cible d’attaques sexistes et racistes d’une violence intolérable.
Accusée par les réactionnaires de tout poil d’avoir osé promouvoir l’ABCD de l’égalité, qui portait la très nécessaire question de l’égalité entre les hommes et les femmes, Najat Vallaud-Belkacem concentre sur son nom un degré d’acharnement verbal qui pourrait surprendre au premier abord.
Mais ne nous y trompons pas : Najat Vallaud-Belkacem est une cible idéale pour tous ceux qui veulent distiller l’idée qu’une femme d’origine immigrée ne saurait avoir légitimement sa place au sein d’un Gouvernement.
Il est particulièrement inquiétant que des responsables politiques se présentant comme appartenant à la droite républicaine puissent entretenir, voire susciter, cette dynamique contraire aux idéaux sur lesquels notre pays est fondé.
Les procès en illégitimité, en incompétence, en extranéité, en dangerosité ne semblent en effet jamais mieux se déployer (comme l’illustrent les précédents de Rachida Dati ou de Christiane Taubira) que lorsqu’il s’agit de faire passer cette idée aussi violente qu’immorale : il existe des parties du genre humain qui ne sauraient accéder aux responsabilités dans un pays.
Nous, citoyens conscients de vivre en 2014 et non plus au 19ème siècle, exprimons pour notre part cette idée simple et salutaire : nous n’admettons pas qu’être femme et/ou coloré soit une source de disqualification sociale et politique.